La géographie, une discipline scolaire mais présente dans bien d’autres secteurs. Elle est enseignée dans tous les ordres d’enseignement (primaire, secondaire, université) mais aussi dans des domaines plus pointus ou pratiques comme la géostratégie, la géopolitique, les stratégies militaires, la diplomatie, etc. Elle est présente dans la vie quotidienne. Pourtant, il n’est aisé de la définir. A la question de savoir qu’est-ce que la géographie, la réponse n’est pas aisée.
Il existe un grand écart cependant entre spécialistes et profanes au sujet de ce que c’est que la géographie malgré son caractère populaire et quotidien. La distance est grande entre les non spécialistes pour qui la géographie est la connaissance de la terre, c’est–à-dire les localisations de pays, de capitales, de rivières, d’îles, et les géographes eux-mêmes, pour qui elle est la science de l’organisation de l’espace. Mais, l’histoire de la géographie peut-elle aider à en préciser sa définition ?
Mieux encore, la géographie est-elle une science ou juste un ensemble de savoirs ?
La géographie a des origines antiques : grecque, latine, chinoise et arabe. Mais, la géographie moderne, celle qui commence au XIXéme siècle, résulte pour une large part, de la philosophie des Lumières et participe de cette modernité qui traverse alors l’ensemble de la vie économique, sociale et politique. C’est en Allemagne que ce courant se développe en premier lieu, mais cette géographie allemande prépare le terrain à l’école qui s’organise en France, autour de Paul Vidal de la Blache au début du XXéme siècle. La géographie vidalienne a eu une influence durable et profonde, non seulement en France, mais aussi dans le reste du monde. A une géographie descriptive de la nature et des peuples, se substituait une géographie explicative des paysages. A une géographie à but militaire, succédait une géographie qui cherchait à s’ériger en science sociale.